Babx

Babx

« Je garde cette phrase comme un mantra, un talisman ou une formule magique dont j’essaie, je crois, de retrouver l’instant, la clameur et l’humidité dans tout ce que j’écris depuis... »

« Ma seule et unique rencontre avec Claude Nougaro, remonte à bien loin. J’avais 18 ans, et m’apprêtais à faire le premier concert de ma vie avec mes toutes premières chansons. Je sortais de la rue des Écoles où j’étais allé imprimer mes premiers tracts. En le voyant passer dans la rue St Julien le Pauvre, je lui ai littéralement couru après pour l’inviter à boire un café. Il a accepté. C’était en avril. Après que nous ayons passé une heure à parler de jazz et de poésie, le ciel a fait gronder un de ces obus de printemps qui annonçait une giboulée comme Paris les connaît si bien. Nougaro en se levant a regardé le ciel en disant cette phrase qui me poursuit depuis : « L’orage sort ses meubles ». Puis il est parti en me laissant son adresse pour que l’on se revoie. Il est mort quelques mois plus tard. Je garde cette phrase comme un mantra, un talisman ou une formule magique dont j’essaie, je crois, de retrouver l’instant, la clameur et l’humidité dans tout ce que j’écris depuis... ».

Né dans une famille d’artistes, David Babin dit Babx porte une voix singulière dans le paysage de la chanson contemporaine par sa poésie et son goût littéraire. Auteur recherché (Camélia Jordana, Julien Doré, Grand Corps Malade), producteur avec son label Bisonbison, capable de gestes artistiques comme sortir un filmalbum en plein confinement ou composer une suite pour chœur d’enfants autour de la révolte de la jeunesse, Babx n’est jamais avare en fulgurance. Un parcours atypique qui lui vaut souvent les louanges de la critique et l’adhésion d’un public exigeant. Maintenant que Christophe n’est plus parmi nous, le Beau Bizarre, c’est lui.